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Fouad SOUAK
En extérieur avec les oiseaux qui chantent.
Didier NICOLAS
On en voit de plus en plus. On voit qu'on s'en occupe. La nature, elle nous récompense. J'ai revu des papillons ce matin. C'est top.
Fouad SOUAK
Tu vis en pleine nature.
Didier NICOLAS
C'est super.
Fouad SOUAK
Bon, allez. C'est parti ?
Didier NICOLAS
Oui.
Fouad SOUAK
Bonjour Didier.
Didier NICOLAS
Bonjour Fouad.
Fouad SOUAK
Ça va ? Merci de m'accueillir aux Jardins de l'éveil, pas trop fatigué ?
Didier NICOLAS
Je sais pas comment je dois te le dire. On est un peu sur les rotules, mais on prend beaucoup de plaisir à voir le démarrage des jardins qu'on reconnaît comme une très belle récompense de ce qu'on a imaginé il y a maintenant quatre ans, voire même davantage. En tout cas, le chantier, lui, a démarré il y a quatre ans.
Fouad SOUAK
C'est un chantier phénoménal que tu as fait là. Pour recontextualiser un petit peu, donc tu es Didier Nicolas, tu es un entrepreneur, tu fais tu as dirigé Celtic Emploi, tu as revendu Celtic Emploi. Tu t'es dit « Je n'ai pas envie d'aller à Saint Barthélemy pour prendre des vacances et pour prendre une retraite dorée.»
Didier NICOLAS
Non, je me serais ennuyé rapidement.
Fouad SOUAK
Oui, tu as pris la tangente opposée.
Didier NICOLAS
C'est ça. Je ne m'imaginais pas que ça me donnerait autant de boulot.
Fouad SOUAK
Oui, parce que tu nous racontais avant qu'on enregistre que c'est six heures... Non, pardon, excusez moi, c'est six jours sur sept et aujourd'hui, avec l'ouverture, c'est.
Didier NICOLAS
Sept jours sur sept. Depuis plusieurs mois, on y est sept jours sur sept. Il faut le faire. C'est sept jours sur sept parce qu'on apprend à faire les choses. Ça demande, on fait, il y a un aspect de découverte pour nous. Et comme on veut bien faire les choses, on a compris qu'il fallait y passer le temps nécessaire, le temps qu'on comprenne mieux les choses, qu'on s'organise aussi, probablement pour être plus efficace.
Fouad SOUAK
D'accord. Avant de parler des jardins de l'Éveil, l'épisode est dédié à ce projet incroyable que tu as créé, les jardins de l'Éveil. C'est un parc naturel éducatif, qui a une mission, qui est celle de sensibiliser aux vivants, en particulier les enfants, de réconcilier le monde paysan aux consommateurs, de ralentir. Tu vas nous expliquer tout cela. C'est vrai que c'était tout à fait logique et naturel parce que Nouveau Récit, c'est un podcast qui est vraiment dédié à la manière dont des personnalités, des chefs d'entreprise ont décidé de mener des projets économiques en essayant d'avoir l'impact le plus positif possible et se dire qu'il est tout à fait possible d'avoir un impact positif quand on est une entreprise. Avant Les jardins de l'Éveil, tu vas nous présenter un petit peu ton parcours. C'est vrai que toi, tu étais déjà engagé dans ces milieux là, plutôt dans les ressources humaines, plutôt dans le capital humain. Donc est ce que tu peux te présenter un petit peu ? Est ce que tu peux nous faire le parcours d'avant Les Jardins de l'Éveil ? Puis ensuite, on parlera un peu plus de ce projet.
Didier NICOLAS
Oui, on peut démarrer par ça. En fait, j'ai travaillé pendant une quinzaine d'années dans le monde agricole, en lien avec la production. Donc, je suis évidemment très attaché. J'ai eu la chance de démarrer une activité économique qui a bien fonctionné. C'est un métier que j'ai gércé pendant à peu près trois ans, à 17 ans et que j'ai cédé début 2020. Et le montant de la cession m'a permis, au moins en grande partie, de réaliser le projet que je fais aujourd'hui, qui, pour moi, est un peu le fait de boucler la boucle entre de la défense du monde agricole, même s' il y a eu des erreurs de fait à un moment donné, elles sont anciennes, mais elles sont restées très ancrées dans les mentalités. Ça ne me paraît pas juste. Il faut vraiment défendre le monde paysan pour que demain, on puisse toujours nous nourrir avec une offre extrêmement large comme aujourd'hui. Les ressources humaines, oui, parce que c'est un métier de dirigeant.
Fouad SOUAK
Qu'est ce que tu faisais exactement ? C'était quoi cette activité ?
Didier NICOLAS
Intérim, accompagnement RH, formation. J'ai pris beaucoup de plaisir à faire ça avec mon équipe. J'ai eu l'opportunité à un moment donné de céder. Ça s'est fait de manière assez inattendue d'ailleurs, parce que je n'étais pas nécessairement en recherche d'un repreneur. Mais ça s'est fait. Je suis très bien entendu avec Loïc, dont c'est le métier par ailleurs, qui est un rennais, qui a sans doute la provenance géographique, qui a sans doute facilité les choses.
Fouad SOUAK
Tu avais un ancrage breton.
Didier NICOLAS
Oui, je m'étais toujours dit que si un jour je cédais, je privilégierais la solution régionale. Donc ça s'est fait et ça a été l'occasion pour moi de réaliser ce que j'avais en tête depuis très longtemps, de faire quelque chose pour les enfants. Donc après, mettre entre guillemets, occuper de gens qui recherchaient à la fois de l'emploi et d'entreprises, qui recherchaient des collaborateurs. J'aime les gens et en particulier les enfants. Ça me permettait de réaliser quelque chose pour eux. En faisant le constat suivant, c'est assez simpliste, mais parfois, les choses simples sont les plus compréhensibles. Je dis souvent qu'ils sont atteints de deux maladies graves, ce que j'appelle le bip bip, c'est l'ultraconnexion, et le burger, je ne citerai pas de marque ici, mais en gros, une alimentation ultra transformée, riche en sucre, en sel et autres, et ça n'est pas une garantie de très bonne santé pour la génération qui arrive.
Fouad SOUAK
Comment tu as fait ce constat ? Parce que c'est vrai que c'est un vrai problème de société. Toi, comment tu as été confronté à ça ?
Didier NICOLAS
Je n'ai pas été confronté directement, mais j'ai beaucoup lu, vu les dégâts de l'ultraconnexion d'abord et les méfaits de l'obésité, notamment pour des enfants qui sont très jeunes, qui, malheureusement, pour ceux qui sont touchés aujourd'hui, risquent de les poursuivre un long moment. Ces réflexions sont à l'origine des jardins, la création des jardins, avec au préalable l'envie de créer « une ferme pédagogique » pour recevoir les classes d'enfants et qui, au fur et à mesure du temps, s'est élargie avec la création aujourd'hui d'un parc nature pédagogique à destination d'un peu tous les publics. D'abord les classes d'enfants, parce que c'est l'essence même du projet, mais aussi les familles du territoire, les anciens, les publics à handicap et également d'accompagner probablement l'offre touristique sur le territoire pour donner envie aux gens, qui sont ici en vacances de passer un peu plus de temps sur le territoire, avec une offre un peu plus large.
Fouad SOUAK
Cette idée là, celle que tu formalises, elle n'était pas comme ça au début. Au début, et même peut être avant que tu vendes ta boîte, tu avais déjà une idée qui te trottait dans la tête. Oui. Elle ne ressemblait peut être pas à ça, je ne sais pas. C'était quoi l'idée primaire ?
Didier NICOLAS
De donner confiance aux... Ça me permettait d'allier, pour moi, l'amour que j'ai des gens et en particulier des enfants à celui que je porte aux chevaux. Et je m'étais toujours dit...
Fouad SOUAK
Tu es cavalier, non ?
Didier NICOLAS
Oui, petit cavalier. Je n'ai plus tellement l'occasion de monter à cheval depuis que j'ai démarré ce projet. Bon, je suis content. J'ai quand même le plaisir de m'occuper des chevaux à l'occasion, mais nettement moins que ce que j'avais imaginé. Mais les chevaux, ce sont des animaux extraordinaires. Et pour donner notamment confiance aux enfants, c'est juste fabuleux.
Fouad SOUAK
C'est tous les sujets liés à la thérapie grâce aux animaux, thérapie des enfants. Quoi qu’il en soit.
Didier NICOLAS
Oui, mais le terme thérapie est parfois un peu galvaudé. Je me disais, c'est le bonheur que ça va d'abord donner aux enfants d'être en contact avec les poneys et les chevaux. C'est vraiment leur donner du plaisir à découvrir ces animaux logs, ce sont des animaux formidables, exceptionnels, et qu'ils allaient découvrir tout ça ici. Et de manière un peu conjointe à ce que je disais par ailleurs, l'ultra connexion, une alimentation avec des produits ultra transformés et autres, on pouvait faire quelque chose de plus complet, avec le potager, le bien manger. Aujourd'hui, on le caricature un peu, mais c'est les cinq fruits et légumes par jour, ça peut être mieux que ça. Et de leur donner envie de s'alimenter autrement, de leur faire découvrir des choses qu'ils ne connaissent pas. Aujourd'hui, 80% de la population est d'origine urbaine, et le lien à la terre, qui pour moi est essentiel, est en train de se distante de manière très importante. Pour certaines familles, on est en troisième génération en dehors du monde rural, c'est-à-dire une méconnaissance extrêmement importante de tout cet environnement là et qu'il est important de recréer. D'ailleurs, à ce sujet là, j'ai vu des chefs d'entreprise de l'agroalimentaire qui s'interrogent et qui m'ont interrogé d'ailleurs en disant « Mais comment tu vas faire comprendre aux enfants qu'entre le litre de lait UHT de la grande distribution, quel est le lien avec la vache qu'on trait deux fois par jour ? » Et là, effectivement, j'ai pu comprendre depuis, on a reçu les premières classes, il y avait quand même un tout petit peu de chemin à faire. Et ça, c'est finalement tout l'intérêt.
Fouad SOUAK
Parce que les enfants ne savent pas d'où sort le lait. C'est ça ? Il n'y a pas de connaissance du monde rural ou de la manière dont sont produits les aliments ?
Didier NICOLAS
Ça vaut malheureusement... Là, on parle de l'exemple du lait, mais ça vaut malheureusement pour beaucoup de sujets. Et c'est tout l'intérêt de la création des jardins, dont l'objectif est de raccorder le monde citadin avec le monde rural.
Fouad SOUAK
Tu crois que la crise sanitaire, ça a un peu réconcilié les urbains qui avaient besoin d' espaces verts, qui ont été confinés pendant longtemps et se sont dit « Il faut qu'on aille un peu plus en campagne, qu'on découvre plus la nature. » ?
Didier NICOLAS
Je peux imaginer que les événements qu'on a vécus depuis le démarrage des travaux nous, ont vraiment confortés. J'ai eu le sentiment à un moment donné que ce qu'on était en train de faire était une évidence. Entre le ou la Covid, l'Ukraine, avec tout ce que ça peut représenter pour nous, les sécheresses de l'année dernière, la flambée du prix de l'énergie, que tout ce qu'on était en train de faire, finalement, trouvait encore plus de sens. C'est là qu'on est passé, finalement, de la ferme pédagogique telle que chacun peut l'imaginer avec probablement tout un tas de nuances, mais à la dimension de Parc Nature, prend encore plus de relief. Ici, on produit d'abord une partie de notre énergie. On a un double réseau d'eau, un sur le forage et un sur le réseau que chacun connaît. Dans une logique d'économie de l'eau du réseau, d'économie de l'électricité. Tout le site a été conçu avec cet objectif là. Et c'est pour ça que je dis que tout ce qui s'est passé nous donne raison d'avoir imaginé les jardins de cette façon là, pas simplement de manière un peu plus étroite en termes de ferme pédagogique, mais d'être vraiment dans une logique de parc nature, d'encourager les gens à se reconnecter à l'essentiel, à prendre du temps pour eux, à avoir de l'activité physique par la marche, à mixer les populations aussi. On reçoit des classes d'enfants. Hier, on avait un groupe extrêmement important d'assistantes maternelles avec les tout petits. J'étais très heureux hier soir, quand j'ai regardé ma messagerie, d'avoir un chouette message d'encouragement de la part des gens qui sont venus là avec les enfants. Ils étaient 115 ou 120 et les enfants, comme les accompagnants, ont passé une super journée. Pour nous, ça, c'est vraiment un super encouragement de dire que finalement, sur un projet qui pouvait paraître un peu farfelu ou...
Fouad SOUAK
Ça est super atypique.
Didier NICOLAS
Ça prouve que c'est en train de trouver sa place. Même si c'est très atypique d'avoir probablement un chef d'entreprise qui dit « Voilà ce que je vais faire avec une rentabilité qui n'est pas du tout assurée sur un modèle économique qui n'existe pas et confronté de surcroît à des contraintes administratives complètement hallucinantes.»
Fouad SOUAK
Oui, parce qu'on rappelle bien que c'est un projet économique que tu portes seul, que tu as investi seul. Il y a probablement un montage financier avec des soutiens bancaires, mais quasi pas d'autres soutiens institutionnels, de collectivité ?
Didier NICOLAS
On a eu une aide de la région et on a créé un fonds de dotation avec une association. L'idée étant que l'association, via l'accompagnement du fonds de dotation, prenne en charge une partie des coûts fixes liés au fonctionnement de l'aspect pédagogie, mais la pédagogie des classes d'enfants et qu'on ait une tarification abordable pour ces classes, pour les encourager à venir avec des ateliers qui, de surcroît, sont formidables. Là, on a eu les premières classes, donc évidemment, on apprend à faire en fonction des niveaux, mais les retours qu'on a eus par les enseignants sont vraiment très encourageants.
Fouad SOUAK
Ce qui est important de souligner, pour reprendre un petit peu cette idée, c'est que tous les projets ont un coût. On dit souvent « ça a un coût, ça a pas de prix », mais ça a un coût. Il faut supporter ce coût économique, surtout quand on a un opérateur privé, un entrepreneur. Si on a envie que ça continue, il faut avoir des revenus. Donc le fonds de dotation, une petite partie de subventions, mais un modèle économique à trouver. C'est peut être aussi ce qui a façonné le projet.
Didier NICOLAS
Il nous a fallu pas mal de temps pour l'imaginer et l'imaginer avec une certaine viabilité. Parce que si c'est de faire un coup pour deux ou trois ans et que ça s'effondre, on passe quand même à côté de l'objectif qu'on s'est fixé. Je suis bénévole depuis quatre ans.
Fouad SOUAK
Tu injectes financièrement pour porter le projet et tu ne te payes pas.
Didier NICOLAS
C'est ça. C'est exactement ça. Mais l'objectif, pour moi, vaut vraiment cet effort là. Je suis vraiment très heureux de le faire. Et là, mon sentiment, en plus, c'est avec les premiers groupes d'enfants, c'était de récompenser. Pour être sincère, les deux ou trois premières classes, on était vraiment dans l'apprentissage et obnubilé, plutôt, par le fait d'une prestation très réussie que par le fait de prendre du plaisir quand les enfants étaient là. Ça s'est corrigé depuis. Avec un peu plus d'expérience, on peut prendre un peu de distance par rapport aux choses et se donner aussi le plaisir de savourer ce qui se passe. On peut dire qu'aujourd'hui, c'est concrètement ce qui se passe.
Fouad SOUAK
Notamment avec le petit garçon là, qui met trop de temps à sortir du parc, qui a envie de manger des fraises, qui a envie de rester, s'amuser, prendre le temps à observer les animaux. C'est vrai que les jardins de l’Eveil, c'est ça. C'est d'abord un parc nature pour les enfants.
Didier NICOLAS
Oui, et la réception des classes. Jusqu'à présent, on s'est focalisé sur le primaire. On va s'attacher cet été à travailler sur des cycles pédagogiques qui intègrent la dimension du collège, de la sixième à la troisième, en lien avec les objectifs pédagogiques de ces différents niveaux.
Fouad SOUAK
C'est quoi, justement, les objectifs pédagogiques ? Qu'est ce que les enfants viennent apprendre ici ?
Didier NICOLAS
Pour les tout petits, ils ont participé aux travaux dans le potager. Les plantations et autres, les maternelles, on leur apporte quelque chose qui peut paraître basique, mais ils ont appris à planter. Ils ont passé du temps à ça, découvert la ruche, les soins aux animaux, de manière très ludique. Il y a moins d'apport de connaissances, et plus on augmente dans les classes d'âge, plus l'apport et la participation du groupe est importante. J'ai été très surpris, agréablement d'ailleurs, de découvrir que pour une bonne partie des élèves de mémoire de CMA, la morphologie de l'abeille était déjà connue, l'abdomen, le thorax, que c'était déjà intégré, ça m'a fait très plaisir. Les gamins sont venus là pour ça, la découverte des animaux du territoire, parce qu'ici, on a pour la plupart des espèces, c'est les espèces endémiques du territoire qu'il faut absolument protéger, en tout cas pour les espèces animales. C'est vrai aussi pour le végétal d'ailleurs. Et la découverte des régimes alimentaires de ces espèces là, comment on s'assure de leur bien être. Et on va profiter de surcroît des différents soins aux animaux quand on aura des classes le jour J. Par exemple, la semaine prochaine, on a le parage de la Trait breton. Ici, les chevaux ne sont pas ferrés, ils sont en extérieur toute la journée. Les enfants vont animer à ça. Pourquoi on part en sabot ? Comment on entretient un cheval ? Et d'autres. Et je peux imaginer déjà avec ça qu'un certain nombre vont avoir des yeux, le regard un peu émerveillé de découvrir tout ça. On aura aussi la tombe des moutons très prochainement. On va profiter que les classes soient là pour réaliser tous les travaux de soins des animaux, que ce soit la vermifugation, parfois les vaccins. Et les enfants vont découvrir tout ça. Donc ça, ce n'est pas nécessairement dans les programmes pédagogiques de la journée, mais on va profiter aussi de notre actualité du moment pour enrichir en plus le contenu auprès des enfants.
Fouad SOUAK
Et puis, pour faire du lien davantage avec la connexion entre l'homme et la nature. Et puis l'alimentation aussi qui est à la jonction entre la manière dont les hommes s'alimentent. Tu parlais de ça tout à l'heure, c'est la malbouffe, le mieux manger, l'agriculture. Il y a différents modèles agricoles. Je te dis ça, le distinguo, dire que probablement tout ça, ça se complète et d'y voir un peu plus clair.
Didier NICOLAS
L'idée que nous, on s'en fait, c'est que le monde paysan... Quand je dis paysan, c'est beaucoup de noblesse. Le monde paysan a été pas mal maltraité et c'est l'histoire, d'une certaine façon, qui veut ça. Je sais qu'il y a des gens qui ont un avis très différent sur le sujet. Je m'en accommode parfaitement, mais il faut reconnaître qu' après la Seconde Guerre mondiale, on a eu énormément, c'était des gens engagés bien avant d'ailleurs, énormément de transfert de population du monde rural vers la ville, pour des raisons qui étaient des raisons d'abord de capacité financière. Le monde rural, c'était quand même, entre guillemets, avant 1900 et jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, un peu la misère avec des familles qui étaient extrêmement nombreuses. La terre ne parvenait pas nécessairement à nourrir et à faire vivre les gens comme on pourrait l'imaginer aujourd'hui. Donc, on a eu un transfert de population extrêmement important et ça vaut ça en particulier pour la Bretagne. Et la Bretagne était une région très pauvre à l'époque pour resituer ce contexte-là. Et après guerre, on a donc demandé, une directive gouvernementale, aux paysans de produire. La Bretagne est progressivement sortie de la misère avec la création d'un certain nombre de structures, qu’étaient les groupes coopératifs, les banques, toutes les sociétés mutualistes, les structures mutualistes qu'on connaît sur le territoire. La Bretagne a immensément progressé par rapport à ça, a construit des outils agroalimentaires aujourd'hui qui font vivre malgré tout beaucoup de familles, qui contribuent à ce que les gens aient accès à une alimentation de qualité, à une tarification abordable.
Fouad SOUAK
Ils vivaient mieux, ils mangeaient mieux.
Didier NICOLAS
Exactement. Et en fait, je m'inquiète énormément de ce qui va se passer. Et ça, ça fait partie des thèmes sur lesquels on communique régulièrement ici. Pas nécessairement avec évidemment les maternelles ou les cours préparatoires ou autres, plutôt pour le grand public. Dans les dix ans qui viennent, suivant les statistiques, entre 40 et 50 % des agriculteurs du territoire vont partir en retraite. S'ils ne sont pas remplacés, on va vers ce que la majorité des gens ne souhaite pas, des exploitations beaucoup plus grandes, un danger éventuellement de ferme d’usine. Moi, je suis convaincu qu'on peut conserver sur le territoire le modèle familial agricole. Et sans opposer les différents modèles, que ça soit du conventionnel, du bio, les différents labels existants et autres, ils ont tous finalement leurs raisons d'exister. L'enjeu majeur, c'est vraiment le renouvellement des générations pour nous permettre d'accéder durablement à une alimentation de qualité avec une industrie agroalimentaire qui fait vivre beaucoup de familles sur le territoire et qu'il convient aussi de préserver. Et c'est un enjeu extraordinaire parce que d'imaginer le contraire, me paraît, moi, une gabbégie, à chaque fois qu'on produit moins chez nous, on importe davantage de l'étranger. L'exemple que je peux donner, qui est un exemple que je cite régulièrement aux gens qui viennent visiter le parc, c'est la volaille. Aujourd'hui, en France, on consomme à peu près 50% de poulets importés. Ce n'est pas le consommateur lambda en grande distribution qui consomme du poulet importé. C'est pas le consommateur lambda en grande distribution qui consomme du poulet importé, c'est beaucoup la restauration en foyer, mais 50% du poulet qu'on consomme vient de l'étranger. Et ça, ça me gêne dans le monde dans un objectif d'abord de survie des territoires chez nous, mais aussi naturellement, je m'interroge sur l'enjeu en termes de bilan carbone de faire produire à l'extérieur et de convoyer toutes ces marchandises là pour nourrir nos populations ici.
Fouad SOUAK
Donc, en fait, on ne mange pas le poulet qu'on produit en France et on mange celui qui est produit ailleurs.
Didier NICOLAS
Alors, ce n'est pas tout à fait ça. Heureusement qu'on en produit pas suffisamment sur notre territoire. C'est plutôt ça. C'est à dire qu'on fait le tour des rayons aujourd'hui en grande distribution pour le consommateur lambda. Il y a une offre assez large d'ailleurs, et il faut vraiment souhaiter qu'elle demeure, de produits agricoles du territoire. Mais ça, ça n'est qu'une partie de ce que le français consomme. La restauration hors foyer représente une part extrêmement importante de la consommation française.
Fouad SOUAK
Est ce que tu crois aujourd'hui qu'on peut être autosuffisant ? Est ce que tu crois qu'il existe toujours une souveraineté alimentaire en France ? Et qu'on peut complètement fermer les frontières pour se nourrir de ce que l'on produit ?
Didier NICOLAS
Je ne suis pas sûr que ça soit vraiment l'enjeu. L'enjeu, c'est le renouvellement de la génération d'agriculteurs qui va partir en retraite. Il faut encourager les jeunes talents, leurs sous réserves, qu'ils soient correctement rémunérés, qu'ils vivent de leur métier, qu'ils puissent assurer le remboursement de leurs emprunts à l'installation et autres. C'est d'abord ça, pour assurer ce qu'on est capable de faire aujourd'hui. L'approvisionnement des usines, par ailleurs, pour la découpe, une partie de la transformation et autres. Après, c'est difficile d'inverser le cours des choses. On était capable de produire la totalité de ce qu'on consomme en France. En fait, la France est un pays exportateur en produits agricoles, mais ça vaut, notamment pour le vin, le champagne, les alcools. Pour les produits plus basiques, c'est plus difficile. C'est beaucoup plus difficile, et notamment pour les animaux, la production de viande et en particulier la viande de volaille.
Fouad SOUAK
C'est super intéressant ce que tu dis là, parce qu'en gros, il y a eu un modèle économique et agricole qui perdure depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui est remise en cause aujourd'hui à cause de la pression environnementale et climatique, avec cet enjeu que tu rappelles bien de renouvellement des générations, est ce que tu crois que le renouvellement des générations va s'accompagner d'une transformation du modèle agricole ou pas ?
Didier NICOLAS
Je ne sais pas. Ce que j'ai accepté comme idée, c'est que la ferme du passé, elle va rester la ferme du passé parce qu'elle n'est pas viable. Par contre, la nouvelle génération et les gens qui sont en place d'ailleurs actuellement aujourd'hui sont, dans leur très grande majorité conscients des problèmes environnementaux et font de leur mieux pour ne pas compliquer une situation qui date des années 50 sur lesquelles on est 60, 70, où on n'avait pas le niveau d'information et la connaissance qu'on a aujourd'hui. Et ça, c'est une des raisons les plus importantes de l'incompréhension qui existe entre le monde agricole d'aujourd'hui et le grand public. Même si globalement, le grand public est plutôt très favorable au monde paysan. Mais il y a malgré tout cette incompréhension qui demeure. Elle est regrettable. Être paysan aujourd'hui, évidemment que c'est prendre en compte de manière beaucoup plus importante qu'il y a 60 ou 70 ans, la problématique de l'environnement, évidemment. Et c'est heureux. Simplement, on peut parfois rester dans un constat qui date et qui est nettement moins d'actualité aujourd'hui, qui ne met pas suffisamment en avant les progrès qui ont été réalisés.
Fouad SOUAK
Ça, c'est très vrai. Je pense notamment au sujet, on le sait tous, des algues vertes, qui sont les conséquences du taux de nitrate dans les sols et des fertilisants mis pour les cultures, notamment aussi porcine. Et il y a de grands efforts qui ont été faits. Il y a des résultats qui ont été obtenus. Malheureusement, conjugués au réchauffement climatique, à des températures, il y a moins d'eau, etc. Donc, on a toujours autant d'algues vertes. Et pourtant, on accable toujours le paysan, l'agriculteur. On fait comment, justement, pour réconcilier, pour montrer tous les efforts qui ont été faits par les agriculteurs dans ce domaine là, et la collectivité aussi ?
Didier NICOLAS
Je prends souvent l'exemple suivant. Il date, mais fut une époque. À vérifier quand même si les sources dont j'ai connaissance sont justes. Il y a de l'ordre de maintenant 50 ans à peine, plutôt 30 à 40 ans même, ont considéré que la problématique environnementale était principalement due au monde agricole. Et il y a eu des études de fait là-dessus. Je ne suis pas certain de leur fiabilité, mais ce qu'elle tendait à démontrer, c'est que 50% de la pollution phytosanitaire était d'origine agricole. Ce qui, moi, me laisse entendre que 50% de la pollution phytosanitaire n'était pas d'origine agricole. Ensuite, ce qu'il faut avoir en tête, c'est le rapport aux surfaces. Et là, deux choses, c'est l'utilisation par le grand public d'un certain nombre de produits sans aucune notion des dosages, et de la même façon, tout ce qui était entretien des voies ferrées, du bord des routes, etc. Tout le monde était co responsable de ça et qu'on ne peut pas incriminer simplement une tranche de la population parce que c'est assez facile de le faire. Je m'oppose complètement à ça. Il faut reconnaître aujourd'hui les efforts qui ont été faits, mais de la même façon que le jardinier du dimanche ou probablement la SNCF et l'entretien des routes, il y a eu des progrès. Il y a eu des progrès de fait partout et c'est heureux. Même si c'est toujours des sujets un peu en litige sur l'utilisation parfois de telle ou telle molécule. Et c'est important qu'il y ait un débat autour de ça. Maintenant, quand vous êtes paysans, quand vous utilisez des phytosanitaires, au prix que ça représente, vous n'avez surtout pas intérêt à surdoser, mais plutôt d'optimiser la pertinence de votre traitement quand vous êtes en agriculture conventionnelle. Les gens ont énormément réduit les doses d'application de produits. Et j'entends souvent dire, et là, on voit qu'il y a quand même une méconnaissance extraordinaire, c'est les gens traitent la nuit parce que comme ça, on ne les voit pas. Au détriment des gens qui pensent ça, la réalité, c'est les conditions d'application des produits sont meilleures tout à fait en fin de journée, à la tombée de la nuit, voire plus tard et très tôt le matin. Ça permet de réduire les doses et on améliore l'efficacité des traitements. Mais ça, c'est méconnu. Ça n'est pas pour ne pas être vu par les uns ou les autres, c'est simplement pour avoir une meilleure gestion de l'utilisation des produits.
Fouad SOUAK
Est ce que tu racontes là, est ce que c'est pas justement la mission des Jardins de l'Eveil ?
Didier NICOLAS
Ça en fait partie. Ça en fait partie la difficulté pour nous, c'est un peu en fonction des publics, de la connaissance ou pas que les gens peuvent avoir, partielle, complète du monde agricole, qu'on est un peu obligé d'étalonner un peu nos contenus.
Fouad SOUAK
Moi, ce que je trouve vraiment très intéressant, c'est que tu t’attaches à apporter une attention très particulière à l'éducation des enfants, à l'éducation aussi à travers les jeux, à travers une approche ludique, parce que la génération de demain, c'est elle qu'il faut très probablement éduquer pour que les choses aillent mieux. À plus court terme, les enfants, ce sont aussi des intermédiaires, entre guillemets, avec les parents. Parce que ce n'est pas eux qui vont dans les supermarchés, ce n'est pas eux qui vont dans le marché pour demander aux parents, peut être qui le font, d'acheter bio ou de réfléchir davantage à leur consommation d'eau ou de demander aux parents, justement, de ne pas mettre de sorte de pesticides pour éradiquer les mauvaises herbes. C'est vrai qu'il faut aussi toucher les parents. Comment les jardins de l'éveil le font ? Est ce que c'est une vocation de le faire ?
Didier NICOLAS
Comme on a les deux publics, à la fois les classes d'enfants où finalement, d'une certaine façon, on sème un peu des graines dans les têtes, et les familles, on a le privilège de pouvoir toucher les deux publics. Après, je compte beaucoup sur, évidemment, l'éducation des enfants pour qu'on ait une meilleure prise en compte de tout ce qu'on a dit, d'abord auprès de leurs propres parents et les générations qui vont suivre.
Fouad SOUAK
Les parents vont souvent rétorquer, oui, mais il y a des problématiques financières. C'est vrai qu'aujourd'hui, quand on leur dit « Il faut manger de la bonne viande, bien locale, bien française », ça va coûter cher. Et puis, comme ça coûte cher, il faut qu'on réduise la quantité de viande qu'on va acheter. » Donc, est ce que quand on réduit la quantité de viande que l'on achète, c'est réduire aussi sa qualité de vie ? Il y a aussi cette dimension très matérielle auprès des parents qui ne les conditionnent pas forcément à des pratiques plus respectueuses de la nature, plus connectées, plus...
Didier NICOLAS
Plutôt le regard en termes de budget pour les ménages. La part qui est liée à l'alimentation dans le budget des ménages depuis les années 50, 60 à aujourd'hui, la part qui est liée à l'alimentation, elle s'est considérablement réduite, probablement été divisée par quelque chose comme 3, 4 depuis en gros 50 à 60 ans. C'est à dire qu'en fait, aujourd'hui, il faut plutôt se poser la question aussi de savoir comment je conduis mon budget, qu'est ce qui est important pour moi, ma santé, celle de ma famille et autres ? Qu'est ce qui est essentiel ?
Fouad SOUAK
Tu dis bien qu'en fait, que là, ce que tu es en train de dire, tu vas nous l'expliquer. Tu considères qu' on consacre beaucoup moins de budget à notre alimentation, au détriment d'autres choses peut-être plus superficielles. Parce que c'est vrai que là, moi, je fais le lien spontanément aux écrans. Donc, on va peut-être vouloir acheter un iPhone à 1 200 € et acheter une jambe à 3 €.
Didier NICOLAS
Par exemple, combien d'abonnements, combien de Netflix, ce qu'on veut, qu'est ce qui est le plus important ? Est ce que finalement, je me mets, entre guillemets, en danger en regardant Netflix allongé dans le canapé avec mon téléphone portable à proximité des chips et une boisson sucrée que je ne citerai pas ? Est ce que c'est mieux que de passer du temps pour moi en plein air, de respirer, d'avoir de l'activité physique ? Qu'est ce qui est le plus important ? Qu'est ce qui est le plus salvateur ?
Fouad SOUAK
Est ce que tu fais des liens ? Est ce que tu as une petite connaissance des liens que tu fais sur la diminution de la part du budget de l'alimentation, de la bonne alimentation, des bons produits, dans le budget des familles ? Probablement aussi, la hausse de certaines pathologies ou, en tout cas, la baisse de la bonne santé des familles et des enfants. Je pense par exemple à l'obésité.
Didier NICOLAS
C'est très difficile de le faire. D'abord parce qu'il y a un progrès considérable de la médecine depuis déjà très longtemps et longtemps, qui a plutôt tendance, à mes yeux en tout cas, à s'accélérer. D'abord, je dis ça, je ne suis pas un spécialiste des questions médicales, loin de là, ni des questions de santé par ailleurs. Mais ce que j'ai pu lire ou entendre, c'est que l'onde sur le sujet va dans le même sens. Quand on mange bien, pas trop, qu'on boit suffisamment d'eau, qu'on a une alimentation équilibrée, complète, qu'on passe du temps en extérieur avec de l'activité physique, on réduit un certain nombre certain nombre de risques de santé. Après, c'est très délicat d'imaginer faire une comparaison avec ce qui se passait il y a ne serait-ce que 50 ans, parce que la médecine a énormément progressé. Et donc, on courrait le risque, de mon point de vue, d'imaginer faire une corrélation entre les deux époques, sans tenir compte des progrès de la médecine. Oui, c'est vrai. Mais ce qui est quand même prouvé aux États Unis, et ce qui a été probablement un petit peu en amont de la création des jardins, c'est les phénomènes d'obésité chez les enfants aux États Unis qui deviennent de plus en plus importants, qui est tout simplement lié à une alimentation déséquilibrée, produits transformés, boissons sucrées et un développement du cerveau qui n'est pas optimal et qui est lié à l'ultraconnexion.
Didier NICOLAS
Et donc si, malgré tout, nous, on agit pour réduire un peu ce risque, les jardins, ils remplissent complètement la mission que j'ai imaginée pour eux.
Fouad SOUAK
Parce qu' en gros, les jardins, c'est... On sort de chez soi pour aller en nature. C'est vrai qu'on pourrait aller en forêt, mais on n'en apprendrait pas davantage sur la nature.
Didier NICOLAS
On ne sait pas. En fait, on peut tout faire. Ce qui est important, c'est de marcher, d'avoir un minimum d'activité physique. Pour les gamins, on les encourage à lire parce que ça aussi, c'est un sujet dans les thèmes qu'on porte, auprès des classes quand on les a ici, c'est de passer du temps à lire. D'abord parce que c'est important pour la maîtrise, c'est important pour la maîtrise du français qui, malheureusement, en tout cas, à mes yeux, se détériore considérablement. De pratiquer une activité sportive, la marche, de prendre du temps pour boire de l'eau, et pas nécessairement les boissons sucrées que je ne citerai pas ici, mais que tout le monde aura reconnu.
Fouad SOUAK
Oui. Et d'ailleurs, le truc qui est intéressant aux Jardins de l'Éveil, c'est que toi, tu as développé... Il y a les scolaires qui sont accompagnés, mais les familles peuvent venir dans le parc ? Tu nous en parles un petit peu ?
Didier NICOLAS
L'idée, c'est pour les familles qui viennent visiter le site, tout est à l'affichage, c'est à dire que les gens peuvent découvrir les thèmes qu'on a abordés ici, les choix techniques qui ont été faits et on envisage pour cet été, d'organiser des visites guidées qui auront pour thème d'abord la préservation des espèces endémiques du territoire, parce qu'il faut les préserver. On en a quelques-unes, c'est heureux, donc il faut les conserver.
Fouad SOUAK
Tu peux nous le citer, là, les animaux que tu as à la maison ?
Didier NICOLAS
On a des chèvres des fossés, moutons de Belle île, Landes de Bretagne. On va rentrer un petit wessentin, le mouton d'Ouessant. On a une bretonne pinoire, une fromande du Léon, une très bretonne et les espèces de poules du territoire. On est heureux de les présenter parce que ça peut, on le souhaite en tout cas, contribuer à la préservation de ces espèces. Ça nous permet dans le même temps, pour les classes d'enfants comme pour les plus grands, d'éduquer aux différents régimes alimentaires de ces espèces-là, leur mode de fonctionnement, leur mode de vie. Après, on a beaucoup travaillé l'eau, l'énergie, donc c'est à découvrir sur le site. J'imaginais les visites guidées, donc j'ai beaucoup lu l'histoire agricole du territoire, l'histoire de l'école sur le territoire qui est excessivement riche. C'est formidable à raconter, qui fera certainement plaisir à nos anciens, et qui permettra peut être aux générations actuelles de prendre un peu de recul parfois sur les exigences, compte tenu un peu d'où on vient. Ça contribue à expliquer aussi, on a parlé du... Moi, je considère que c'est un miracle l'agriculture et l'agroalimentaire sur le territoire, mais le miracle de l'éducation en Bretagne. Parce qu'on n'était pas très bien considérés il y a un peu plus d'un siècle, voire même moins d'un siècle, on n'était pas très bien considérés et pas reconnus pour la qualité des résultats scolaires des Bretons. Et la Bretagne aujourd'hui est pratiquement la première académie sur le territoire. Donc c'est dire l'engagement d'abord qu'ont eu les familles et leur préoccupation de former les enfants, mais aussi de l'environnement scolaire. Et ça, c'est intéressant de le regarder, tant pour les nouvelles générations que pour les anciens. Certains vont se faire découvrir qu'à l'époque, on faisait des kilomètres pour aller à l'école en sabot et pour d'autres, nos anciens, ils vont s'en souvenir sans doute avec le sourire.
Fouad SOUAK
Alors qu'aujourd'hui, on fait presque classe à la maison. Avec la Covid, c'était avec les visios. Il a fallu s'adapter, mais là, je voulais juste revenir un petit peu sur les espèces endémiques du territoire que tu as évoquées un petit peu et je trouve ça incroyable. Si on prend les poules, tu as des poules ici. Du coup, c'est quoi ? Janzé ?
Didier NICOLAS
La cocodraine qui est probablement la plus connue, qui a dû être sauvée dans les années 80. Chez lui, récemment, je crois qu'aujourd'hui, on en vend pour la consommation. Le poulet et le coucou de reine, on en vend entre 60 et 80 000 pièces par an, donc c'est ridicule par rapport à la consommation française, évidemment. Mais heureusement, ça veut dire aussi qu'il y a aujourd'hui plusieurs éleveurs qui se préoccupent du maintien de cette race qui, en plus, a des qualités gustatives assez exceptionnelles.
Fouad SOUAK
C'est vrai que ce n'était pas le cas il y a encore 40 ou 50 ans. Ces poules ont été sauvées. C’est ça ui est incroyable.
Didier NICOLAS
D'extrême justesse. Comme la noire de Janzé. J'ai découvert l'autre jour qu' on a un partenariat avec la baie finistérienne, qui représente à peu près 50% des apiculteurs du département, qu'elle avait un rôle aussi dans... Elle était redoutable dans la chasse aux frelons asiatiques. Si ça pouvait contribuer à l'éradication de ce sujet sur le territoire, ce serait parfait et dans le même temps, qu'elle « renaisse » un peu de ses cendres. Et on a par ailleurs des courtes pattes qui sont très proches de la noire de Janzé en termes visuels. Elles sont deux races qui sont pratiquement noires toutes les deux, une à courtes pattes et une à pattes plus habituelles en tout cas et qui volent, elles, très bien, d'où la représentation redoutable contre le frelon.
Fouad SOUAK
Contre le frelon. Moi, avec cette histoire, ce que je trouve incroyable, c'est qu'il y a maintenant de nombreuses décennies, on a essayé de prendre les meilleures espèces de poules pour avoir les meilleures viandes, pour avoir les meilleures pondeuses, pour essayer d'industrialiser et de nourrir avec une population, effectivement, qui est, un, s'urbaniser et puis, deux, progresser très fortement. Et aujourd'hui, il y a quand même un recul. On prend conscience de la richesse naturelle dont on dispose. On prend conscience qu'il faut la préserver. On va essayer de préserver ces espèces en les reconstituant et puis en se disant que ça a des qualités gustatives, alimentaires. Est ce que ce n'est pas un symptôme automatique de l'époque dans laquelle nous vivons ? On fait un petit peu quand même machine arrière ?
Didier NICOLAS
Je ne crois pas que ça soit machine arrière. C'est à dire qu' il faut accepter qu'on ait probablement davantage de modèles et que le modèle, entre guillemets, peut être un peu fourre tout pour un certain nombre de sujets qu'on a eus après guerre, a de moins en moins de raisons légitimes d'exister et qu'il faut accepter que c'est de la richesse de l'offre qu'on peut espérer, voire immerger quelque chose qui ait une certaine faisabilité économique. Je crois de moins en moins au modèle unique. Je crois à l'inverse de plus en plus à la richesse des modèles, à la capacité aux entrepreneurs de territoire, qu'ils soient agricoles, agroalimentaires ou autres, à imaginer des choses différentes qui vont collectivement contribuer à la plus value sur le territoire.
Fouad SOUAK
D'ailleurs, c'est exactement ce que tu dis, je crois. Tu dis pas « Les jardins de l'Éveil, c'est un exemple à suivre. » Tu dis « Ça participe à proposer un exemple, un modèle, une façon de parler.
Didier NICOLAS
Oui, ça n'a pas valeur de modèle. Ça n'est pas un modèle, c'est un exemple de ce qu'il est possible de faire. D'abord, on n'a pas la prétention d'avoir créé un exemple. On a fait en fonction de notre territoire à nous, de la vision qu'on avait des choses. Elle est de toute façon discutable. C'est toujours discutable. Simplement, c'est un exemple possible. Mais comme plein de sujets en agricole, en agroalimentaire et autres. Aujourd'hui, on parle beaucoup des océans et autres. Pareil, il y a plein de choses qui peuvent se faire, être imaginées et autres. Et il faut sortir absolument d'une espèce de cadre qu'on voudrait nous imposer. Et c'est la richesse des idées, des scénarios possibles, de la créativité des gens qui va faire avancer le territoire.
Fouad SOUAK
Il y a quand même une difficulté de l'appropriation parce qu'on se dit « Qu'est ce que c'est ? Est ce que c'est une ferme pédagogique ? On va en parler après. Est ce que c'est un restaurant ? » Ça ressemble tellement à tout et en même temps, il n'y a pas d'autre exemple justement dans quelle case on peut mettre ça et on fonctionne quand même beaucoup comme ça.
Didier NICOLAS
Un lieu de vie de territoire, c'est un lieu de vie en territoire rural qui s'est donné un certain nombre d'objectifs comme la défense du monde agricole, la préservation de l'eau, la préservation de l'énergie, la pédagogie auprès des enfants, auprès des adultes, le mixage des populations aussi. On va recevoir beaucoup de gens en situation de handicap, psychique, physique, mais aussi, je pense, à nos anciens touchés d'Alzheimer. On va, j'espère en tout cas, leur permettre d'avoir ici des moments de bonheur, même si on ne retardera pas le développement de la maladie. À mes yeux, il n'y a pas de contradiction. À gérer plusieurs objectifs. On essaye de se faire, nous, la synthèse du regard qu'on a eu sur le monde et des problématiques qu'on rencontre.
Fouad SOUAK
Est ce qu'il n'y a pas qu'un seul objectif, c'est celui de son bien être, améliorer son bien être, et que ça passe par l'alimentation, la nature, la reconnection, la déconnexion des écrans.
Didier NICOLAS
En fait, ça en fait partie. Ça en fait partie, certainement. Après, chaque sujet ou chaque élément de découverte ici, c'est un sujet à lui tout seul. L'eau, c'est un sujet, l'énergie, c'est un sujet, le monde paysan, l'industrie agroalimentaire sur le territoire sont des sujets.
Fouad SOUAK
Tu les as tous pris quand même et t'as tout mis dans les jardins de l'éveil. Parce que tu fais de la géothermie, parce que t'as fait de la photovoltaïque, parce qu'il y a des projets de compost.
Didier NICOLAS
Il y a une certaine cohérence dans le regard qu'on a eu sur les choses et pour moi, tout est lié. On ne peut pas dissocier un sujet du reste. Tout est lié. Le fait de vouloir renouveler ou contribuer à renouveler le monde agricole sur le territoire, le fait de contribuer peut être à la préservation des entreprises agroalimentaires, à leur développement sur le territoire, à contribuer à ce que des familles en vivent et autres, ça fait partie des sujets. La préservation de l'eau, la ressource en eau, la ressource en énergie, ça fait partie des sujets. Le fait de reconnecter les gens à la ruralité, à l'environnement.
Fouad SOUAK
Comment tu gères, par exemple, ici l'eau ?
Didier NICOLAS
Comment je gère ?
Fouad SOUAK
L'eau, la ressource en eau, parce que c'est un vrai problème. C'est une vraie problématique.
Didier NICOLAS
Heureusement, je dois dire ça, qu'on est quand même en Bretagne, puisqu'on est un territoire qui est plutôt globalement abondamment arrosé. Même si là, de manière immédiate, je serais content qu'il pleuve. Mais on fonctionne en fait sur l'eau du réseau, mais on a profité de la géothermie pour chauffer les bâtiments. On va chercher, on fait des échanges, on récupère les calories du sol pour chauffer les bâtiments. On consomme beaucoup moins d'électricité qu'un système classique. Et on a profité des forages pour remonter de l'eau. Et cette eau là, nous sert pour les cuvettes dans les sanitaires, pour l'abreuvement des animaux. Ça nous sert aussi pour l'arrosage du sable et du manège, pour maintenir quelque chose de confortable, pour faire travailler les chevaux. La mare est alimentée par les eaux de pluie, on arrose avec le forage. Bref, on utilise le moins d'eau possible sur le réseau et on fait très attention à notre consommation d'eau. Ça n'est pas parfait. Il n'y a rien de parfait dans ce bas monde, on essaye de tendre vers ce qui nous paraît plutôt pertinent.
Fouad SOUAK
De toute façon, vous avez ouvert quand ?
Didier NICOLAS
Il y a deux mois.
Fouad SOUAK
C'est le tout début.
Didier NICOLAS
Oui. On se donne tant pour l'électricité que pour l'eau. Quelques mois pour prendre du recul et il y aura sans doute des solutions complémentaires à mettre en œuvre, à imaginer pour être le plus en adéquation possible et que les valeurs qu'on porte par ailleurs.
Fouad SOUAK
Et alors, ce n'est pas fini parce qu'on a parlé de l'aspect pédagogique avec les salles de classe. On a parlé également du parc et de la visite du parc avec la balade pédagogique. Et tu complètes, cette offre ou ce projet, avec un restaurant ?
Didier NICOLAS
Oui. Je me suis installé comme agriculteur, déjà, pour pouvoir créer le site. Et le restaurant est né de la vision, la manière dont je voulais faire quelque chose avec les classes d'enfants. Donc, le fait de le recevoir ici à la journée et de leur offrir la possibilité de déjeuner sur site, qui est d'ailleurs pas aujourd'hui même plus quelque chose d'offert, qui fait partie du programme pédagogique de la journée avec la découverte de la consommation d'un minimum de fruits légumes dans la journée. Ça se passe comment ? C'est plutôt bien. Ça m'amuse beaucoup parce qu'il y a des enfants qui nous disent « C'est dommage que nos parents ne soient pas venus là pour voir comment on faisait la cuisine. » Je le prends comme un encouragement. Cet investissement d'une cuisine professionnelle à destination des gamins nous a pratiquement imposé économiquement d'ouvrir une activité de restauration à destination du grand public. Et là, on peut venir ici déjeuner ou dîner le soir sans être obligé de passer par la billetterie du parc. C'est sur le même site, mais l'accès au restaurant est complètement libre et ça vient contribuer à l'équilibre économique de l'ensemble du site. Parce qu'on est sur des investissements qui sont très, très conséquents.
Fouad SOUAK
C'est quoi les volumes à peu près ?
Didier NICOLAS
Joker, on a... Mais c'est très conséquent. On a trois voies de, entre guillemets, un peu de marge. On a l'apport via le fonds de dotation et l'association, et ce que les gamins payent en venant ici. C'est un des pôles. Le fonds de dotation alimente l'association qui prend une partie des charges directes liées aux enfants et on facture vraiment la partie complémentaire. Les enfants viennent ici avec un coût qui n'est pas du tout représentatif du coût réel.
Fouad SOUAK
Qui est pris en charge par l'établissement, la partie résiduelle ?
Didier NICOLAS
Oui. Ensuite, on a l'activité de restauration et le bar qu'on va ouvrir cet été, qui est un bar terrasse, qui est destiné à ce que les gens, après la visite, avant la visite, puissent se rafraîchir. Et une billetterie qui est le troisième sujet et qui s'appuie sur les entrées qui sont réalisées via les familles qui viennent visiter le site, les groupes et autres, et complétée par une petite activité de boutique. Donc un modèle économique qui reste pour nous vérifié dans la durée.
Fouad SOUAK
Tu as souvent parlé du fonds de dotation. Comment il fonctionne ? Qui alimente, abonde ?
Didier NICOLAS
C'est les entreprises du territoire. C'est vraiment les entreprises du territoire, pour un certain nombre de gens, des gens que je connaissais, des gens qui voient aussi dans ce qu'on a construit un élément important pour le territoire. On peut avoir là dedans des structures mutualistes, groupes coopératifs, industries privées et entreprises du territoire dans d'autres domaines, notamment les gens qui sont intervenus ici sur l'ensemble des travaux qu'on a pu réaliser, qui se sont laissés un peu près porté par ce qu'on faisait, qui nous manifestent de cette façon là à la fois leur intérêt et leur contribution à ce qu'on est en train de faire de proposer. D'abord pour les enfants en termes de pédagogie, mais aussi pour l'intérêt que ça peut avoir en termes d'outils pour le territoire.
Fouad SOUAK
C'est des contributeurs directs à l'activité pédagogique des jardins de l'Éveil. Parce qu'en réalité, les entreprises, encore une fois, du territoire sont impliquées dans le développement. Parce que d'ailleurs, on ne l'a pas cité, mais on est entre Brest et Landerneau.
Didier NICOLAS
Oui, on est à 10 minutes du rond point de Pénarcleuse à Brest. On est à 10 petites minutes de Landerneau, et on est à 10 minutes de Landivisiau, sortie Saint Antonin, direction Crèche Polic.
Fouad SOUAK
En plein cœur du Finistère.
Didier NICOLAS
Tout à fait.
Fouad SOUAK
On va bientôt finir cet entretien que je trouve passionnant et qui pourrait durer encore trois ou quatre heures. Mais au début de notre échange, tu parlais du tourisme et tu parlais de la contribution aussi des jardins de l'Éveil à un tourisme peut être plus durable. C’est quoi ta conception sur le sujet ?
Didier NICOLAS
Déjà, c'est une amélioration parce que c'est un site supplémentaire de l'offre touristique pour le territoire. Et si on peut contribuer, nous, pour l'hôtellerie, restauration, autres animations sur le territoire, à ce que les gens qui viennent nous rendre visite l'été, ou à d'autres moments de l'année passent un peu plus de temps. Je suis très heureux de ça. Je suis très heureux de ça. Ça n'était pas quelque chose... On n'a pas fait le site pour ça, mais on s'est rendu compte rapidement que ça pouvait avoir aussi, évidemment, ce supplément d'âme.
Fouad SOUAK
Oui, bien sûr. Là, on enregistre dans les jardins des Jardins de l'Éveil. C'est génial parce qu'on entend les oiseaux, il y a un tracteur qui vient de passer. On est vraiment dans le cœur rural du Finistère et je trouve ça vraiment génial. Mais c'est là où tu vois qu'un projet de cette envergure là, en réalité, sa mission première éducative à destination des enfants, sa dimension économique, parce que ça fait aussi bouffer les entreprises de territoire. Il faut trouver des entreprises et je crois que tu les as trouvées plutôt locales. C'était quoi ta démarche ?
Didier NICOLAS
D'abord des entreprises que pour un certain nombre d'entre elles, je connaissais des gens qui faisaient partie d'ailleurs, pour une bonne partie, de mes anciens clients, donc des gens que je connaissais, en qui j'avais confiance. C'était une évidence pour moi que ça devait être des entreprises du territoire qui réalisaient l'essentiel des travaux. On a fait appel à des prestataires extérieurs pour des sujets qu'on ne pouvait pas trouver ici parce que leurs activités ne sont pas présentes sur le territoire. Donc l'essentiel a été fait par des gens d'ici et je trouvais vraiment très bien, en lien aussi avec l'objectif du site, que ce soient des locaux qui réalisent ces travaux. J'ai été très heureux de découvrir que les salariés de ces entreprises sont prises au jeu et pour beaucoup de ces salariés là, très fiers de travailler ici. Ça, c'est un encouragement formidable. La prise de conscience de ce qu'on était en train de réaliser, le pourquoi, le sens que ça avait et l'importance de leurs contributions et, d'une certaine façon, leur fierté d'avoir contribué à la réalisation des Jardins de l'Eveil.
Fouad SOUAK
C'était quoi l'émotion que tu as ressentie quand, après quatre ans de travaux, tu as ouvert les jardins de l'éveil et que tu as vu les premiers enfants ?
Didier NICOLAS
Pour être très sincère, j'en ai trop peu profité. On est très concentrés d'abord sur la réussite de la journée pour les enfants et pas suffisamment attentif à son propre bien être. Alors je vais quand même corriger le sujet. Ça fait plusieurs classes qu'on a reçues et la dernière, j'ai pris beaucoup de plaisir. On avait acquis un peu d'expérience, moins de stress, plus sûr quant à l'organisation de notre journée. Donc, j'ai vraiment savouré l'instant, en regardant les sourires d'enfants, leur appropriation des sujets, leur compréhension de ce qu'on était en train de leur apporter, leur émotion avec la rencontre avec les animaux. Ça, c'est une vraie récompense. Beaucoup, beaucoup de joie.
Fouad SOUAK
Et tu vois où les Jardins de l'Éveil dans cinq ou dix ans, même si tu viens à peine de commencer.
Didier NICOLAS
Je suis au regret de te répondre que je n'y suis pas du tout. On est conscients de ce qu'il nous reste à faire. On apprend à faire tous les jours. On a des demandes extrêmement variées et qui nécessitent pour nous à chaque fois un peu de réflexion sur la manière dont on va faire les choses pour que les gens qui viennent ici soient pleinement satisfaits, et le sentiment d'avoir passé un excellent moment avec nous. Ça, je peux imaginer que je pourrais me projeter. D'abord, on est ouvert depuis très peu de temps. Je pourrais me projeter peut-être d'ici six, huit, dix mois, un an. On aura appris un peu la dimension des activités du site, qu'on sera aussi plus serein, mais que là, forcément, on pourra commencer à se projeter.
Fouad SOUAK
Est-ce que tu as un dernier message pour les personnes qui nous écoutent ?
Didier NICOLAS
Je les encourage à venir nous voir. Le site correspond. Pour moi, j'avais trois objectifs en disant « Il faut que ça soit beau, très sympa et que les gens partent d'ici en ayant appris quelque chose. » J'ai vraiment le sentiment qu'on est en passe de réussir ces trois objectifs. Pour revenir à la question que tu posais précédemment et après, il va se passer quoi ? On a aussi conscience que dans la durée, il faudrait que le site évolue pour donner envie aux gens de venir nous voir d'abord et de revenir, puis de revenir à nouveau. Petit clin d'œil, le parc est très sympa. Il a pris beaucoup de dimensions et c'est vraiment une visite agréable à faire. J'en prends de plus en plus conscience, même quand on fait quelque chose, on ne se rend pas toujours compte de ce que ça a sur le moment, mais ça commence vraiment. La végétation est en train de prendre sa place, c'est très joli. Et on a en parallèle une très jolie table.
Fouad SOUAK
Merci Didier.
Didier NICOLAS
Merci Fouad.
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